La province du Nord-Kivu, sous état de siège, a lancé une nouvelle campagne de ramassage des armes et munitions détenues illégalement afin de lutter contre l’insécurité persistante dans la région. Selon un communiqué publié le 12 novembre 2025 sur les comptes officiels du gouvernement provincial, le gouverneur militaire, général-major Evariste Kakule Somo, a signé, le 29 octobre 2025, un arrêté officialisant l’opération.
L’arrêté prévoit, à son article 7, une contrepartie financière pour toute personne remettant volontairement une arme ou des munitions : 100 dollars pour une arme de type AK-47 ou équivalent, 200 dollars pour une arme d’appui, et 1 dollar par munition déposée. L’article 10 garantit la discrétion des personnes qui se présenteront et l’absence de poursuites pendant toute la période de mise en œuvre de la campagne.
Une commission chargée de coordonner les opérations a été mise en place, avec la participation du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS).
Le gouvernement provincial précise que la nouvelle campagne est financée par le gouvernement central, et, le cas échéant, par ses partenaires techniques et financiers, ainsi que par toute personne « éprise de paix » souhaitant soutenir la stabilisation de la province.
Cette initiative intervient dans un contexte de recrudescence de la criminalité, particulièrement dans les villes de Beni et Butembo, où se multiplient les braquages d’institutions financières, les incursions dans les domiciles, les meurtres attribués à des hommes armés, ainsi que les appels répétés de la société civile en faveur d’un contrôle strict de la circulation des armes. Elle s’inscrit dans la continuité d’initiatives antérieures.
Entre 2008 et 2011, l’ONG Paix et Réconciliation (PAREC) avait mené une opération similaire dans plusieurs provinces après des cycles de violences. Au Nord-Kivu, elle s’était fixé l’objectif de collecter 30 000 armes et, selon les médias provinciaux, elle avait récupéré près de 9 347 armes d’ici octobre 2010. En juillet 2011, elle avait remis plus de 7 545 armes ainsi que 54 tonnes de munitions aux experts militaires. À Kinshasa, en 2009, plus de 11 000 armes détenues illégalement par des civils avaient également été récupérées, selon Le Figaro.
Timothée Manoke









