A cause de la guerre, 4,5 % des ressources budgétaires échappent actuellement au contrôle de l’État, a indiqué le ministre des Finances, Doudou Fwamba, lors d’une rencontre avec la presse, le 9 avril 2025 à Kinshasa. Selon la loi de finances 2025, les recettes attendues s’élèvent à 51 553,6 milliards de francs congolais (FC). Sur cette base, le manque à gagner pourrait atteindre 2 319,9 milliards de FC sur l’année, soit près d’un milliard de dollars.
Depuis janvier 2025, les tensions se sont intensifiées dans l’est de la République démocratique du Congo. Plusieurs localités stratégiques, dont Goma, Bukavu, Masisi, Minova ou encore Walikale, sont passées sous le contrôle des rebelles du M23/AFC. Cette occupation perturbe le fonctionnement de l’administration publique et freine l’activité économique dans la région.
« Des stratégies sont actuellement mises en place pour combler ce fossé », a assuré le ministre, sans en préciser la nature. Il n’est cependant pas certain que le gouvernement atteigne son objectif d’augmenter de 30 % les recettes internes par rapport à 2024. Les recettes douanières et accises, par exemple, qui devraient atteindre 7 769,1 milliards FC, sont parmi les plus directement affectées, en raison de la paralysie des corridors commerciaux à l’est et du blocage des activités portuaires régionales.
La loi de finances 2025 identifie d’ailleurs la persistance de l’insécurité dans l’est du pays comme « l’un des risques majeurs pesant sur les finances publiques ». Cette situation menace non seulement l’équilibre budgétaire, mais aussi la capacité de l’État à financer les politiques publiques, tout en fragilisant la stabilité économique.
Outre la baisse des recettes, les dépenses militaires en hausse pourraient accentuer les pressions budgétaires. Alors qu’elle n’était pas prévue dans le budget initial, la décision de doubler le salaire des militaires et des policiers depuis mars 2025 a nécessité des ajustements. Le gouvernement a dû renoncer à certaines dépenses, dont les détails ne sont pas encore communiqués.
Boaz Kabeya, stagiaire
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