À la fin du mois de juillet 2024, le franc congolais (CDF) a montré une relative résistance face au dollar américain. D’après les données de la Banque centrale, la monnaie nationale n’a perdu que 6,65 % de sa valeur sur le marché officiel et 6,42 % sur le marché parallèle depuis le début de l’année. À titre de comparaison, à la même période en 2023, le franc congolais avait déjà enregistré une dépréciation de 18,6 % sur le marché officiel et de 14,58 % sur le marché parallèle.
Les mécanismes expliquant la résilience du franc congolais sont complexes, mais plusieurs facteurs y contribuent. Tout d’abord, en 2023, l’inflation ayant dépassé 20 %, la Banque centrale a identifié la spéculation sur le dollar comme l’une des principales causes de l’affaiblissement de la monnaie. En réponse, elle a relevé ses taux directeurs à 25 %, rendant le crédit en monnaie locale plus coûteux et limitant ainsi la croissance de la masse monétaire. Depuis cette intervention, la masse monétaire en circulation qui était passée de 6 730 à 9 103 milliards de CDF, entre la fin 2022 et mai 2023, est restée inférieure à 9 600 milliards de CDF, réduisant ainsi les opportunités de spéculation sur le dollar.
De plus, les prix des principales matières premières exportées par la RDC, comme le cuivre, le cobalt, l’or, le café, le cacao et l’huile de palme, ont augmenté sur les marchés mondiaux, tandis que les prix des importations majeures, telles que le riz, le blé et le maïs, ont diminué.
Ces éléments ont permis au pays de renforcer ses réserves de change, les portant de trois semaines à près de 3,5 mois d’importations. En outre, le prix du pétrole, qui a souvent influencé la demande pour le dollar, reste bas comparé à il y a deux ans. Les contraintes obligeant à utiliser le dollar pour acheter du pétrole continuent de se réduire, ce qui pourrait affaiblir davantage le dollar et permettre à la RDC de renforcer sa monnaie tout en accédant au dollar à moindre coût.
Perspectives
En outre, les prix des principales matières premières exportées par la RDC, telles que le cuivre, le cobalt, l’or, le café, le cacao et l’huile de palme, ont augmenté sur les marchés mondiaux, tandis que ceux des principales importations, comme le riz, le blé et le maïs, ont diminué. Cette dynamique favorable a permis à la RDC de renforcer ses réserves de change, les portant de trois semaines à près de 3,5 mois d’importations. De plus, le prix du pétrole, souvent un facteur clé dans la demande en dollars, reste bas par rapport à il y a deux ans. Cette baisse des contraintes liées à l’achat de pétrole en dollars réduit la pression sur la demande de devises, ce qui pourrait affaiblir davantage le dollar et permettre à la RDC de consolider sa monnaie tout en accédant au dollar à moindre coût.
Ainsi, la valeur du franc congolais pourrait continuer de se renforcer, notamment si les banques centrales des États-Unis et d’Europe réduisent leurs taux directeurs, à mesure que l’inflation recule à des niveaux plus acceptables. Toutefois, il reste à voir dans quelle mesure cette reprise du franc congolais se traduira par une amélioration réelle du pouvoir d’achat des ménages, en particulier des plus vulnérables. Depuis le début de l’année, l’indice des prix a augmenté de 9,5 %, un chiffre bien inférieur aux 17 % enregistrés l’année précédente. Le gouvernement a pris des mesures pour encourager cette amélioration, mais une politique monétaire plus dynamique semble indispensable pour aborder le problème de manière plus globale et durable à l’échelle nationale.
Georges Auréole Bamba
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