Le rythme de la hausse des prix continue de ralentir en République Démocratique du Congo. Selon la Banque centrale, les prix affichent globalement une progression de 14,5 % sur une base annuelle sur quatre semaines du mois d’août. En début de mois, l’inflation avait déjà ralenti à 15,25 %, contre 23,75 % fin janvier 2024, selon des données de la Banque centrale du pays (BCC). Toutefois, l’objectif d’une augmentation des prix limitée à 11,5 % par an reste encore loin d’être atteint.
Cette évolution révèle la difficulté pour le gouvernement congolais de contenir l’inflation tout en maintenant un taux de change stable. Dans les rues et marchés de Kinshasa, la capitale qui compte près de 23 millions d’habitants selon plusieurs estimations, la principale cause évoquée pour la hausse des prix est la dépréciation du franc congolais.
Cependant, selon la plus récente note de conjoncture de la Banque centrale, la monnaie nationale a commencé à s’apprécier. Cette évolution correspond mieux à la situation du commerce extérieur, où les exportations de biens et services dépassent les importations. Pourtant, pour des millions de Congolais, ces améliorations macroéconomiques tardent à se traduire par un pouvoir d’achat accru.
Les biens de consommation, qu’ils soient produits localement ou importés, doivent transiter par des corridors de transport coûteux, limitant la marge d’intervention de l’État, qui ne peut agir, à court termes, que sur les taxes. Selon le ministère de l’Économie, ces taxes ne représentent pas plus de 23 % du coût des produits. De plus, pour un produit de base comme le maïs, la RDC souffre d’un important déficit de production et doit recourir à l’importation.
La situation exige une approche plus complexe que celles envisagées par les théories économiques classiques. En RDC, l’essentiel de la masse monétaire est en dollars américains, une devise sur laquelle la Banque centrale congolaise n’a aucun contrôle. Le reste de la masse monétaire (18 %), représenté par la monnaie locale, est non seulement insuffisant pour la majorité de la population, mais est d’autant plus coûteux à obtenir en raison des taux d’intervention élevés de la Banque centrale (25 %).
Georges Auréole Bamba
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