L’inflation en République démocratique du Congo a ralenti à 15,25% début août, contre 23,75% fin janvier 2024, selon des données de la Banque centrale (BCC). Ce ralentissement est attribué à « la stabilité sur le marché des changes suite à l’orientation restrictive des politiques budgétaire et monétaire », selon une version officielle reprise par la BCC.
Les prix alimentaires, qui représentent 67,8% de l’indice, restent le principal moteur de l’inflation. Mais le secteur des transports impacte également l’inflation, notamment à cause de la hausse mondiale et locale des prix des carburants. Le marché local en général est contraint de s’adapter à cette augmentation, qui affecte l’ensemble de la chaîne de consommation.
À Kinshasa, mégapole de 20 millions d’habitants, le carburant est crucial pour l’électricité et la mobilité. Les variations de prix influencent largement l’économie locale. L’impact sur l’ensemble du pays est plus difficile à évaluer en raison des disparités régionales.
Le franc congolais se stabilise autour de 2850 pour un dollar, limitant le coût des importations. Les autorités attribuent cette amélioration aux politiques budgétaires et monétaires mises en place. Mais il y a aussi lieu de relever une amélioration des prix des principales matières premières (cuivre notamment), qui ont soutenu la balance commerciale des biens.
Malgré ces indicateurs positifs, la majorité des Congolais peinent à ressentir une amélioration concrète, leurs revenus stagnant face à une inflation certes ralentie, mais persistante. De nouvelles mesures pourraient être envisagées pour atteindre l’objectif national de 11% d’inflation.
Le gouvernement maintient des mesures de soutien, comme la suppression de la TVA sur le carburant et le pain. Cependant, une refonte structurelle des politiques publiques semble nécessaire, le budget de fonctionnement de l’État restant disproportionné par rapport aux investissements. Les six premiers mois de 2024 montrent une tendance à l’inversion, avec un objectif gouvernemental d’augmenter les dépenses en capital, selon le FMI. Les récents travaux sur les routes de desserte agricole s’inscrivent dans cette stratégie, dont les effets restent à observer.
Idriss Linge
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