Le président-directeur général (PDG) d’Equity Group Holdings (EGH), James Mwangi, a annoncé le licenciement de 1 200 employés au sein de la filiale kényane du groupe, à la suite d’une vaste enquête interne sur des soupçons de fraude impliquant notamment l’usage abusif de comptes personnels et de portefeuilles M-Pesa. Selon le PDG, l’enquête, lancée en avril 2025, se poursuivra dans les autres filiales du groupe, y compris en République démocratique du Congo (RDC), où EquityBCDC figure parmi les principales banques commerciales du pays.
Selon James Mwangi, ces mesures s’inscrivent dans une stratégie de tolérance zéro face aux risques de corruption interne, après l’enregistrement de pertes estimées à 2 milliards de shillings kényans (environ 15,4 millions USD) sur deux ans, liées à des fraudes internes.
L’enquête a mis au jour des transactions suspectes, notamment des transferts non autorisés vers des comptes offshore, notamment à Abou Dhabi, impliquant des employés de plusieurs départements. La numérisation rapide des services et l’augmentation du volume de transactions ont exposé des failles importantes dans les dispositifs de contrôle interne.
Aujourd’hui, la RDC est le premier marché du groupe en termes de parts. EGH y contrôle 27 % du marché bancaire, contre 17,7 % au Rwanda, 15,1 % au Sud-Soudan, 13,1 % au Kenya, 7,4 % en Ouganda et 1,7 % en Tanzanie. Par ailleurs, depuis 2020, la clientèle d’Equity BCDC a plus que doublé, passant de 0,89 à 1,86 million de clients à fin octobre 2024, selon les chiffres publiés par l’entreprise.
Alors que le groupe peine à identifier des repreneurs crédibles pour céder 35 % de ses participations dans EquityBCDC — exigence de la Banque Centrale du Congo (BCC) — cet épisode pourrait compliquer davantage l’opération. Le délai de trois ans accordé par la BCC pour se conformer à cette obligation expire le 4 juillet 2026.
Boaz Kabeya, stagiaire
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