Lors de la dixième édition du Rebranding Africa Forum, qui se tient du 17 au 19 septembre 2024, Julien Paluku, le ministre du Commerce extérieur de la République Démocratique du Congo (RDC), a mis en avant l’importance d’une réforme des mécanismes de financement pour garantir le succès de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Il a exhorté les banques de développement régionales à adapter leurs outils financiers aux réalités africaines, insistant sur la nécessité de « tropicaliser » les procédures. Selon lui, ces ajustements sont essentiels pour mieux répondre aux défis économiques locaux et soutenir efficacement la mise en œuvre de la Zlecaf.
Julien Paluku a aussi rappelé que l’adoption des règles d’origine, essentielles pour déterminer quels biens bénéficient des accords commerciaux, est une autre source de préoccupation pour de nombreux pays. « Ces règles doivent être harmonisées afin de faciliter les échanges entre les nations africaines sans créer de distorsions sur le marché », a-t-il fait savoir. La RDC, a-t-il ajouté, a déjà commencé à harmoniser ses engagements régionaux et bilatéraux dans le cadre de la Zlecaf. Le pays est en effet membre de plusieurs communautés économiques régionales comme la CEEAC ou la SADC.
D’autres participants aux échanges ont souligné que, au-delà des questions de financement, plusieurs défis freinent encore la pleine réalisation des ambitions de la Zlecaf. Parmi ces obstacles figure la libre circulation des biens et des personnes, qui demeure un enjeu majeur pour de nombreux États africains. Le représentant de la CEMAC a également mis en avant le manque d’information et de coordination entre le secteur bancaire privé et les États, limitant ainsi la capacité des banques à jouer un rôle central dans le financement du commerce intra-africain.
Julien Paluku, tout en reconnaissant ces autres défis, a insisté sur le fait que la réussite de la Zlecaf repose sur une industrialisation adaptée et des mécanismes de financement qui tiennent compte des réalités locales. Il a appelé à un engagement accru des banques africaines de développement et des États pour surmonter les obstacles actuels et faire de la Zlecaf un véritable moteur de développement pour l’ensemble du continent.
GAB à Bruxelles