Le ministre de la Justice de la République Démocratique du Congo, Constant Mutamba, a réaffirmé son engagement à lutter contre ce qu’il appelle la « mafia judiciaire ». « J’ai lancé une commission à cet effet, et le rapport sera remis au président de la République », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec les journalistes de la chaîne de télévision Télé 50. Cette initiative fait partir des efforts déployés pour réformer le système judiciaire du pays.
Le ministre a détaillé les actions qu’il a entreprises pour lutter contre les détournements de fonds et la corruption. Il a précisé que la commission, évoquée plus tôt, a été déployée sur l’ensemble du territoire national avec pour mission de recueillir les dénonciations concernant les actes mafieux affectant les dossiers judiciaires et pénitentiaires.
En outre, le ministre Mutamba a encouragé les populations à soutenir l’initiative par des dénonciations et des déclarations. Comme dans de nombreux pays, la justice joue un rôle crucial dans la sécurisation des transactions économiques et la création d’entités juridiques. Cependant, certains témoignages évoquent encore l’existence de pratiques de corruption, telles que le versement de pots-de-vin pour accélérer le traitement des dossiers.
Les déclarations du ministre Mutamba devront se traduire par des changements concrets. Dans une intervention similaire avec la presse, Daniel Mukoko Samba, vice-premier ministre et ministre de l’Économie, a souligné que l’une des causes de la vie chère dans le pays réside dans l’existence de barrières et de postes de contrôle non réglementaires, où de l’argent est extorqué aux agents économiques.
Plus globalement, le gouvernement congolais a fait de la lutte contre la corruption et les détournements un des principaux axes de sa gouvernance. Une agence de lutte contre la corruption a été mise en place et plusieurs ministères, dont celui des Finances, sont activement impliqués dans cette lutte. L’engagement du ministre Mutamba sur le terrain judiciaire est une initiative à suivre de près. Selon une enquête Afrobaromètre publiée en décembre 2023, la corruption persiste dans le pays en grande partie parce que les populations craignent de dénoncer les abus.
Georges Auréole Bamba