Moins de cinq mois après avoir annoncé le lancement de ses activités en République démocratique du Congo (RDC), le pétrolier camerounais Tradex (Trading & Exploitation) estime déjà que sa filiale congolaise a besoin d’un nouvel élan. Pour ce faire, l’équipe dirigeante a été remaniée à l’occasion d’un conseil d’administration ordinaire tenu le 10 avril 2025 à Djibloho, en Guinée équatoriale.
Igor Emmanuel Soya Bissaya, élu président du conseil d’administration (PCA) lors de la première session du 26 novembre 2024 à Kinshasa, a été remplacé par Emmanuel Patrick Mvondo. Ce juriste camerounais faisait déjà partie des premiers administrateurs désignés lors de l’assemblée générale constitutive de la société. Il est surtout l’actuel directeur général de Tradex SA, actionnaire unique de la filiale congolaise.
À en croire ce dernier, la Société nationale des hydrocarbures (SNH), fondatrice du groupe Tradex, « attend de l’équipe que nous constituons qu’elle impulse une nouvelle dynamique à Tradex RDC, société emblématique de notre groupe, en ce qu’elle nous ouvre les portes de l’Afrique australe ». Et d’ajouter : « Notre priorité est donc de finaliser dans les plus brefs délais les formalités administratives, avec pour objectif un déploiement sur le terrain avant la fin du second semestre 2025 ».
Selon nos informations, jusqu’au début du mois de mars, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), banque centrale des six pays de la Cemac — à laquelle appartient le Cameroun — n’avait pas encore autorisé le transfert des 2,5 milliards de FCFA correspondant au capital social de la filiale. En RDC, le déploiement de Tradex doit également composer avec les lourdeurs administratives, régulièrement dénoncées par les autorités locales, ainsi qu’avec des défis logistiques et de ressources humaines. Le pays, vaste de plus de deux millions de kilomètres carrés, souffre en effet d’un déficit important d’infrastructures de transport et en capital humain.
Ces défis sont d’autant plus susceptibles de se poser que Tradex prévoit d’intervenir sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur pétrolier aval. Selon l’entreprise, ses activités incluront la distribution de produits pétroliers via un réseau de stations-service et de points de consommation installés sur les sites industriels, l’avitaillement des aéronefs dans les aéroports congolais, ainsi que l’approvisionnement des navires et autres embarcations dans les eaux congolaises.
Néanmoins, dans la stratégie de développement de l’entreprise, le gaz domestique est perçu comme une niche. L’usage du gaz de pétrole liquéfié (GPL) reste encore limité dans le pays, avec seulement 14 % de taux de pénétration à Kinshasa, soit environ 250 000 ménages. Les autorités ambitionnent de porter ce chiffre à 1,2 million de ménages d’ici 2030, ce qui ouvre une marge de croissance considérable pour les opérateurs du secteur.
Pierre Mukoko
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