Dans la mise à jour 2024 de son rapport sur les réserves et ressources, Glencore, la multinationale suisse spécialisée dans l’extraction et la commercialisation de matières premières, a fourni des indications permettant d’estimer que la mine de Mutanda, située à 40 kilomètres de Kolwezi, en République Démocratique du Congo (RDC), possède des réserves mesurées en cuivre et en cobalt dont la valeur projetée atteint 72 milliards de dollars.
Dans le secteur minier, les rapports d’évaluation du potentiel des gisements classent les sites selon trois catégories : les réserves mesurées, qui offrent un haut degré de fiabilité ; les réserves indiquées, considérées comme fiables, mais nécessitant des confirmations supplémentaires ; et les réserves inférées, dont l’évaluation est moins certaine.
Concernant Mutanda, l’entreprise annonce dans son dernier rapport des réserves mesurées de 197 millions de tonnes de minerais, avec une teneur en cuivre de 1,94 %, soit un total de 3,8 millions de tonnes. Pour le cobalt, la teneur dans cette catégorie de ressources évaluées est de 0,61 %, soit 1,2 million de tonnes. En appliquant aux réserves mesurées la valeur de marché des contrats d’achat de minerais livrables dans un an (février 2026), on obtient une estimation de 41 milliards de dollars pour le cuivre et 31 milliards de dollars pour le cobalt, soit un total de 72 milliards de dollars.
Ces valeurs restent toutefois des projections susceptibles d’évoluer. Leur valorisation définitive dépendra de plusieurs facteurs, notamment l’exploitation effective de ces ressources, les mécanismes complexes de modélisation financière et les conditions des contrats de vente conclus au fil du temps.
Mutanda représente de ce fait un levier de croissance majeur pour Glencore en RDC. À Mutanda, le groupe détient 95 % des parts contre 70 % à Kamoto. Sur ce site, la multinationale a déjà sécurisé deux permis valides jusqu’en 2037, et la durée de vie de la mine pourrait atteindre 20 ans, sous réserve d’investissements supplémentaires.
À l’inverse, à Kamoto, le dernier rapport sur le potentiel minier ne mentionne aucune ressource mesurée. Toutefois, les ressources indiquées, nécessitant encore des études complémentaires, sont estimées à 10,4 millions de tonnes de cuivre et 1,5 million de tonnes de cobalt ; avec une exploitation potentielle sur 15 ans.
Ces données pourraient susciter l’intérêt de plusieurs parties prenantes locales, notamment l’administration congolaise, qui perçoit taxes et redevances sur l’activité minière industrielle, ainsi que de nombreux sous-traitants et fournisseurs des deux filiales locales de Glencore.
Georges Auréole Bamba
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