Alors que nous approchons de la fin de l’année 2024, la production de Kamoa-Kakula s’accélère. La plus grande mine de cuivre de la République Démocratique du Congo (RDC) a atteint un record de 41 800 tonnes produites en octobre 2024, selon une annonce faite le 4 novembre par Ivanhoe Mines, qui détient 39,6 % de la mine. Cette production, en hausse de 1 453 tonnes par rapport au mois d’août, date de la mise en service d’une troisième usine de traitement, se situe à 8 200 tonnes du volume mensuel nécessaire pour atteindre la capacité de production installée de 600 000 tonnes.
Selon les chiffres publiés par Ivanhoe, la performance de Kamoa-Kakula s’est rapprochée de la capacité de production installée le 12 octobre. Ce jour-là, la mine a atteint un record de 1 720 tonnes de cuivre. « Cela correspond à un taux de production annualisé d’environ 580 000 tonnes de cuivre, en tenant compte de la disponibilité », précise l’entreprise basée au Canada.
Cette accélération ne permettra néanmoins pas de compenser les pertes de production enregistrées au premier semestre en raison de l’intermittence de l’approvisionnement en électricité par le réseau. Cette situation a conduit Ivanhoe à revoir à la baisse ses prévisions de production, passant d’une fourchette initiale de 440 à 490 mille tonnes à une nouvelle estimation comprise entre 425 et 450 mille tonnes de concentrés de cuivre. Cependant, cela laisse entrevoir une nouvelle hausse de la production en 2025, après une augmentation de 18 % en 2023, atteignant 393 551 tonnes.
Tout comme la production de Kamoa-Kakula, les prix du cuivre continuent d’augmenter. Au premier semestre 2024, le prix moyen du cuivre a atteint 9 215,84 dollars la tonne, contre 8 726,90 dollars à la même période en 2023. Plusieurs analystes estiment que les prix du cuivre devraient atteindre en moyenne 10 200 dollars la tonne au cours du dernier trimestre de 2024, et pour 2025, plusieurs institutions anticipent un prix moyen approchant les 10 500 dollars la tonne. Dans une étude de préfaisabilité, Ivanhoe Mines indique qu’un prix moyen de 7 000 dollars la tonne sur la durée de vie de la mine est nécessaire pour générer des profits solides.
En 2023, les ventes de Kamoa-Kakula ont dépassé les 2,7 milliards de dollars, et on s’achemine vers un chiffre d’affaires encore plus élevé en 2024. Pour les neuf premiers mois de l’année, les ventes s’élevaient déjà à 2,3 milliards de dollars, avec un chiffre d’affaires record de 828 millions de dollars au troisième trimestre, selon les chiffres publiés par Ivanhoe Mines. Cette perspective est intéressante pour les créanciers de Kamoa-Kakula, qui a bénéficié d’un financement non garanti de 400 millions de dollars auprès d’institutions financières en RDC pour soutenir son expansion. Elle l’est également pour l’État. À titre d’illustration, Ivanhoe affirme que l’État a perçu, à fin juillet 2024, plus de 217 millions de dollars au titre de l’impôt sur les bénéfices et profits, contre près de 29 millions de dollars durant toute l’année 2023.
Pierre Mukoko
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