Plus de 75 % de la population de la RDC n’a pas accès aux services d’Internet mobile. Le gouvernement, les partenaires internationaux et les entreprises privées s’activent pour combler cette fracture numérique dans un contexte de transformation numérique accélérée.
La Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé, le samedi 4 mars, avoir signé un accord avec le fournisseur d’infrastructures de télécommunications en gros Bandwidth and Cloud Services (BCS). Ce dernier se verra octroyer des bons de souscription de l’institution financière afin de faire avancer son projet de construction d’un nouveau réseau dorsal à fibre optique dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le projet permettra de fournir un accès à Internet et aux services télécoms haut débit à plus de 2,5 millions de personnes.
Le soutien financier de la BEI permettra à BCS d’accélérer la construction d’un réseau de fibre optique de 1 200 km qui raccordera 319 écoles et 70 hôpitaux à travers le pays. En contrepartie, le gouvernement congolais a accepté de renoncer à la redevance par kilomètre pour la fibre, et d’accorder des droits de passage sur toutes les infrastructures publiques : chemins de fer, poteaux électriques, rivières et lacs.
L’accord entre la BEI et BCS a été signé en marge du Forum économique de Kinshasa qui vise à renforcer des liens dans les domaines prioritaires, notamment les mines, le numérique et les infrastructures, entre la RDC, la France et l’Union européenne (UE). Cet accord survient après un investissement de 10 millions USD annoncé en décembre 2022. BCS avait déjà obtenu un financement de 18 millions de la BEI en 2018 dans le cadre du partenariat à long terme entre les deux parties.
Selon l’observatoire du marché de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) pour le compte du troisième trimestre 2022, le pays compte 48,4 millions d’abonnés à la téléphonie mobile, soit un taux de pénétration de 50,89 %. Le nombre d’utilisateurs de l’Internet mobile est de 23,76 % pour un taux de pénétration de 23,76 %.
La fracture numérique reste importante en RDC malgré la rapide croissance de la demande en connectivité à haut débit depuis 2020. De plus, le gouvernement congolais a fait du numérique un pilier central de son développement socio-économique. Ce contexte, associé à la forte démographie de la RDC, incite les investissements des sociétés telles que Meta, Liquid Intelligent Technologies, CSquared… Le pays devrait ajouter 8 millions de nouveaux abonnés mobiles d’ici 2025, selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA).
« Les technologies numériques constituent un moteur d’équité, d’inclusion et de croissance si puissant que l’UE en a fait un pilier de notre stratégie Global Gateway. L’expansion de l’infrastructure à fibre optique permettra aux populations, écoles et hôpitaux locaux de bénéficier du haut débit mobile, et ouvrira ainsi de nouvelles possibilités pour l’éducation, les entreprises, l’emploi, et les soins de santé », a déclaré Thomas Östros, vice-président de la BEI.
Isaac K. Kassouwi