Depuis le 22 novembre 2025, la ville de Tshikapa est privée de trafic aérien après que la piste de son aéroport a été complètement détériorée par les récentes pluies. Sur place, le gouverneur de la province du Kasaï, Crispin Mukendi Bukasa, a constaté l’ampleur des dégâts : « la piste est totalement détériorée et n’est plus en mesure de recevoir un avion », a-t-il déclaré.
Selon le gouverneur, un projet de réhabilitation de cette infrastructure est annoncé depuis un an. Malgré un préfinancement de 400 000 dollars américains, l’entreprise chargée des travaux n’aurait rien entrepris. « Nous voulons savoir à quoi a servi cet argent. Les travaux doivent commencer immédiatement », a-t-il insisté.
Crispin Mukendi a rappelé que ce projet s’inscrit dans la vision du président de la République pour la modernisation des infrastructures aéronautiques et que la population du Kasaï n’entend plus tolérer des retards injustifiés dans l’exécution des travaux publics.
L’aéroport de Tshikapa figure pourtant parmi les infrastructures inscrites dans le programme sino-congolais, avec des chantiers confiés à plusieurs entreprises congolaises. Celles-ci n’avaient toutefois pas pu démarrer les travaux en raison des garanties exigées par la Société d’infrastructures sino-congolaise (SISC SA).
L’Agence de pilotage, de coordination et de suivi des conventions de collaboration (APCSC) avait alors sollicité l’appui de la BGFIBank pour permettre le lancement des chantiers. Lors d’une réunion tenue le 21 août 2025 avec les sociétés concernées, il avait été annoncé que la banque acceptait de se porter garante.
L’aéroport de Tshikapa constitue l’un des principaux points de liaison pour le transport de passagers et de marchandises dans le Kasaï, une région déjà confrontée à des difficultés d’accès routier. Sa fermeture risque d’isoler davantage la ville, perturbant le fret, le commerce et les services humanitaires.
Boaz Kabeya
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