La ministre de l’Éducation nationale et de la Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu Dinanga, et son homologue de l’Enseignement supérieur et universitaire, Marie Thérèse Sombo Ayanne Safi Mukuna, se sont engagées à déployer une solution numérique pour lutter contre les faux diplômes et attestations de réussite en République démocratique du Congo (RDC). Les deux ministres ont choisi « Optsolution » lors d’une séance de travail tenue le jeudi 22 août. Ce logiciel procèdera à la vérification automatique et en temps réel des documents officiels délivrés par les différents établissements d’enseignement du pays.
Selon Rodrigue Iyemb, expert du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté (EDU-NC), tout élève qui achève son parcours de formation secondaire n’aura plus besoin de se déplacer avec ses documents physiques pour s’inscrire à l’université. Il suffira de saisir son code à 14 chiffres sur le système du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire, qui vérifiera alors l’authenticité des diplômes et recueillera toutes les informations nécessaires pour attester de son admissibilité.
Cette solution numérique, qui sera d’abord déployée dans le secteur de l’enseignement public, vise à préserver, au niveau national et international, la crédibilité du système éducatif congolais et de la main-d’œuvre qui en découle. L’inadéquation entre diplômes et compétences sur le terrain, aggravée par la prolifération des faux diplômes, est susceptible de susciter une crise de confiance parmi les investisseurs quant à la disponibilité effective de la main-d’œuvre qualifiée nécessaire à leur production sur le marché.
Pour les entreprises, les faux diplômes représentent une source de dépenses supplémentaires, car elles sont contraintes de mettre en place des procédures de vérification plus rigoureuses ou de dépenser pour mettre à niveau les personnes non qualifiées. Les employés sans les compétences requises peuvent également entraîner une baisse de la productivité, et donc des pertes d’investissement. Dans certains secteurs, l’absence de qualifications peut accroître les risques d’accidents du travail et les coûts de prise en charge sanitaire.
Assainir sa main-d’œuvre revêt donc une importance cruciale pour la RDC dont le développement économique passe également par une réduction du taux de chômage. Garantir aux entreprises la disponibilité d’un capital humain de qualité est l’un des gages d’une attractivité du marché congolais.
Muriel Edjo
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