En RDC, les importations et la commercialisation de huit marques de farine de maïs en provenance de la Zambie sont désormais prohibées jusqu’à nouvel ordre. C’est ce qu’indique un communiqué publié le 25 août par le ministère du Commerce extérieur. Il s’agit des marques « Africa milling », « Roller meal and breakfast », « Farm feed superdog meal », « Continental milling », « Shabco milling », « Girad milling », « Busu milling » et « Star milling », destinées à la consommation animale et humaine.
Les autorités disent soupçonner une contamination des cargaisons par l’aflatoxine. Il convient de noter que l’aflatoxine peut aggraver la malnutrition, retarder la croissance infantile, affaiblir le système immunitaire ou causer le cancer du foie même à faible dose. Plusieurs institutions ont été mobilisées pour appliquer cette décision visant à protéger la santé humaine et animale des dangers de ce produit. Il s’agit notamment de la direction des Douanes et des accises (DGDA), l’Office congolais de contrôle (OCC) ou encore la Police nationale.
La prudence nous invite à la prévention. Attention aux voies non officielles qui risquent d'être les lieux de passage de cette farine contaminée. pic.twitter.com/uBPwP94YyK
— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) August 25, 2024
Alors qu’aucun détail supplémentaire n’a filtré sur d’éventuels résultats d’analyse, l’interdiction commerciale intervient dans un contexte tendu entre les deux partenaires régionaux. En effet, la Zambie avait rouvert ses frontières avec la RDC le 13 août après les avoir fermés pendant 3 jours. Le pays protestait alors contre la décision des autorités congolaises d’interdire les importations des boissons gazeuses et de bière depuis son territoire.
Plus largement, il faut noter que cette mesure de la RDC devrait avoir un impact limité sur la Zambie qui avait elle-même déjà annoncé depuis quelques mois la fin des ventes de maïs et de farine en raison de la faiblesse de la récolte liée aux conséquences du phénomène climatique El Niño.
En revanche du côté congolais, elle accroît la pression sur les populations situées dans les provinces du Haut-Katanga, Lualaba et Tanganyika frontalières de la Zambie qui dépendent à hauteur de 70 % de la Zambie pour leur consommation de farine de maïs d’après les données de la Banque centrale du Congo (BCC).
Stéphanas Assocle
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