Les consultations politiques en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale débutent ce lundi 24 mars 2025 en République démocratique du Congo (RDC). L’annonce a été faite dans un communiqué signé le 22 mars 2025 par Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité.
Selon les autorités, ces discussions visent à rassembler les forces politiques et sociales autour des principes d’unité nationale, de souveraineté et de respect de la Constitution. L’objectif est d’instaurer une gouvernance inclusive afin de répondre aux défis politiques et sécuritaires, notamment dans l’est du pays.
Quatre catégories d’acteurs sociopolitiques sont conviées à ces échanges : la majorité parlementaire réunie au sein de l’Union sacrée de la Nation, les partis et regroupements politiques de l’opposition, qu’ils soient parlementaires ou non, la société civile dans toute sa diversité, incluant les confessions religieuses, ainsi que diverses personnalités, notamment les anciens présidents des institutions et les anciens candidats à la présidence de la République.
Le format de ces consultations n’a pas été dévoilé. On sait seulement qu’elles se tiendront pendant deux semaines. Le directeur de cabinet du conseiller spécial, Espoir Masamanki, a par ailleurs précisé que la participation à ces consultations est conditionnée par le respect strict de la Constitution, de l’intangibilité des frontières nationales et de l’unité nationale. « Ces principes constituent des conditions préalables incontournables. Aucune participation ne sera envisagée sans adhésion à ces valeurs », a-t-il affirmé.
Ce processus s’inscrit dans la continuité du discours du président Félix Tshisekedi, prononcé le samedi 22 février devant les membres de l’Union sacrée de la Nation, la coalition parlementaire qui dirige le Parlement de la RDC, où il a appelé à dépasser les divisions internes pour mieux faire face aux menaces extérieures.
Depuis janvier, les rebelles du M23 ont lancé une offensive à l’est de la RDC avec le soutien du Rwanda. Ces forces contrôlent aujourd’hui plusieurs zones stratégiques comme les villes de Goma et Bukavu. Des initiatives tant régionales qu’internationales peinent à mettre fin au conflit.
De ce fait, la RDC pourrait faire face à une accentuation du ralentissement de sa croissance en 2025. Avant la dégradation de la situation sécuritaire, le PIB réel pour l’année était déjà projeté en baisse à 5,4 % par le Fonds monétaire international (FMI), contre une estimation de 6 % (ou 7,9 % selon la Banque centrale du Congo) en 2024.
Si la formation d’un gouvernement d’union nationale est perçue par les autorités comme une opportunité pour améliorer la sécurité et diversifier l’économie, certains s’interrogent sur ses réelles intentions. Des critiques pointent le risque d’une manœuvre politique visant davantage à consolider le pouvoir en place qu’à résoudre les problèmes structurels du pays.
Charlène N’dimon, Agence Ecofin
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