Heineken a annoncé avoir transféré sa brasserie de Bukavu à la société mauricienne Synergy Ventures Holdings Ltd pour un euro symbolique, après avoir perdu le contrôle opérationnel de ses installations dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette perte de contrôle est liée à l’occupation des sites de Goma et de Bukavu par des groupes armés présents depuis le 12 juin, dans un contexte marqué par la progression du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. (Reuters / Madis Invest)
Selon l’annonce relayée le 19 novembre 2025 par Reuters, la cession est motivée par des considérations humanitaires : préserver les emplois et les moyens de subsistance, maintenir les services communautaires essentiels et prévenir toute utilisation abusive des installations dans un environnement sécuritaire instable.
On ignore encore comment Synergy Ventures compte relancer les activités de la brasserie de Bukavu. Selon l’annonce, l’entreprise reprendra toutefois l’ensemble des responsabilités liées à l’exploitation du site, notamment les opérations de production, la gestion du personnel et les obligations fiscales. Heineken conserve, de son côté, une option de rachat valable trois ans, dans l’hypothèse où les conditions sécuritaires permettraient une reprise.
Une perspective incertaine. Malgré la signature, le 15 novembre 2025 à Doha (Qatar), d’un Accord-cadre pour une paix globale dans l’Est de la RDC entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23, les combats se poursuivent sur le terrain.
Dès le mois de mars, Bralima avait suspendu ses opérations à Goma, Bukavu et Uvira en raison de raids et de pillages visant ses entrepôts. La dégradation rapide de la situation avait conduit, le 20 juin, à l’évacuation complète du personnel encore présent dans ces trois villes, soit environ un millier d’emplois directs et indirects affectés.
Ces installations représentaient pourtant un enjeu majeur pour la filiale congolaise du groupe : selon les données internes de Bralima, Goma, Bukavu et Uvira généraient près d’un tiers de ses revenus en RDC, où Heineken exploite cinq brasseries implantées depuis les années 1920.
Boaz Kabeya
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