Un incendie survenu le 15 octobre 2024 dans l’un des entrepôts de Transports au Congo (Transco), opérant à Kinshasa et Matadi, aggrave les défis auxquels cette société publique est confrontée. Dans un communiqué officiel, qui annonce plusieurs dégâts, cet événement est qualifié de « tragique ». Cependant, il convient de noter que la majorité des bus touchés par les flammes étaient déjà destinés à la casse.
Cette situation soulève des préoccupations quant à la capacité de Transco à maintenir ses opérations et à répondre aux besoins de transport de la population, d’autant plus que cet incident est survenu le lendemain de la rencontre entre l’intersyndicale des employés de l’entreprise et le Vice-Premier ministre, ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, Jean-Pierre Bemba. Lors de cette rencontre, les employés ont discuté de leurs revendications, notamment la mise à disposition de subventions de fonctionnement, des ressources pour l’approvisionnement en carburant, ainsi que le paiement des droits des travailleurs promis par le gouvernement.
Selon une participante à la rencontre, des engagements ont été pris pour répondre favorablement à ces revendications, mais le poids financier de ces mesures reste pour l’instant inconnu. Le dossier a été transmis aux administrations compétentes, et l’ultime recours serait un examen de la question lors du Conseil des ministres du vendredi 18 octobre prochain.
Le gouvernement met actuellement en œuvre un projet visant à équiper Transco de 230 nouveaux bus, grâce à un partenariat avec l’entreprise Suprême Auto, qui les assemble à Kinshasa. Au 27 septembre 2024, 77 véhicules avaient déjà été livrés à la société. De plus, le plan d’investissement public, annexé au projet de loi de finances 2025, prévoit environ 82,5 millions de dollars de dépenses pour Transco entre 2025 et 2027. Ce financement servira à l’acquisition de 750 nouveaux bus ainsi qu’à l’aménagement de parcs et de garages de maintenance, renforçant ainsi la capacité opérationnelle de l’entreprise.
Les chiffres financiers de Transco n’étant pas rendus publics, il est difficile d’évaluer précisément l’ampleur de sa dette sociale et financière. Cependant, il y a sept mois, Cobil, l’entreprise partenaire chargée de fournir le carburant, réclamait des impayés avoisinant les 10 millions de dollars, ce qui reflète les difficultés financières auxquelles la société est confrontée.
Bien que Transco ne soit pas la solution ultime au problème du transport de passagers dans une ville comme Kinshasa, dont la population est estimée à près de 20 millions d’habitants, elle joue un rôle stabilisateur en influençant les prix payés par les usagers. Les offres de mobilité dans la capitale sont variées, mais pas toujours sûres. Les bus peu confortables, généralement appelés 3, 5, 7, dominent. On les retrouve partout, et pour les exploitants, les coûts d’exploitation sont réduits. Il s’agit généralement de planches incrustées dans ce qui était autrefois une camionnette ou un autobus. On trouve également des motos, des taxis et, plus récemment, les VTC (notamment Yango), qui continuent de se développer.
Georges Auréole Bamba
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