L’axe routier reliant le port de Matadi, principale porte d’entrée des marchandises en République Démocratique du Congo (RDC), à Kinshasa, la capitale, connaît de nouvelles perturbations ce lundi 16 septembre, en raison du déclenchement d’une nouvelle grève des conducteurs de camions poids lourds.
Des grèves précédentes ont déjà eu lieu, notamment en septembre 2023, lorsque les chauffeurs réclamaient de meilleurs salaires et des conditions de travail améliorées. Ces revendications persistent aujourd’hui. D’après plusieurs médias, la principale demande porte sur la réduction des barrières de contrôle et des frais qui y sont associés, afin de permettre aux propriétaires de camions de mieux rémunérer leurs employés, chauffeurs et mécaniciens.
D’autres revendications concernent le droit pour les camionneurs d’entrer dans Kinshasa à toute heure pour décharger leurs marchandises, afin de réduire la fatigue excessive. Cette situation place Jean-Pierre Bemba, actuel ministre des Transports et Voies de communication, en première ligne.
Le corridor concerné par la grève est l’un des plus importants du pays, servant de principale voie d’approvisionnement pour la capitale, qui compte plus de 22 millions d’habitants. Cependant, le trajet de 348 kilomètres peut prendre entre 12 et 24 heures, selon les conditions. En plus des péages qui entraînent de longues files d’attente, les transporteurs doivent faire face à l’état de la route, qui nécessite d’importantes améliorations.
Lors d’une récente communication avec des journalistes, le vice-Premier ministre en charge de l’Économie a souligné que le coût du transport des marchandises vers l’intérieur du pays représentait un véritable défi en RDC, pouvant constituer jusqu’à 19 % du prix final payé par les consommateurs. Il a également mis en avant le fait que la présence de nombreuses barrières pouvait freiner le commerce, tant pour les importations que pour les exportations.
L’Agence nationale de promotion des investissements perçoit ces défis comme une véritable opportunité. Dans un document publié en 2022, elle a suggéré que de solides partenariats public-privé pourraient permettre d’améliorer le transport dans le pays, y compris les infrastructures routières. Cependant, une composante clé de ce secteur réside dans la régulation administrative, qui, selon les données de la Banque mondiale, présente encore de nombreuses marges de progression et doit faire face à des arbitrages souvent complexes.
Georges Auréole Bamba