Le projet SADC Roaming 2025 était au centre d’une réunion de l’Association des régulateurs des télécommunications d’Afrique australe (CRASA), tenue à Kinshasa du 30 juillet au 1er août 2025. Ce programme vise à instaurer un tarif forfaitaire régional pour le roaming de données mobiles, sur le modèle de l’Union européenne, baptisé « One SADC roaming flat tariff ». L’objectif est de permettre aux abonnés mobiles de continuer à utiliser Internet sans changer de carte SIM ni supporter de surcoût majeur lorsqu’ils voyagent d’un pays membre de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à un autre.
Lors de cette rencontre, les régulateurs télécoms ont plaidé pour l’harmonisation des cadres juridiques, la mise en place de bases de données tarifaires communes et un soutien accru des institutions régionales. Ils ont également recommandé la création d’un observatoire régional de la régulation, la standardisation des politiques de digitalisation et la promotion d’infrastructures partagées.
Cette dynamique a été lancée en avril 2025 lors de la conférence de l’Association des opérateurs de télécommunications de l’Afrique australe (SATA). Son président, Serame Taukobong (par ailleurs PDG du groupe sud-africain Telkom), avait alors annoncé que l’association allait plaider activement auprès des régulateurs et des opérateurs mobiles pour l’adoption d’un tarif unique régional, selon le principe du « Roam Like at Home » déjà appliqué en Europe. Il avait souligné que de nombreux usagers restent contraints d’acheter une carte SIM locale à chaque passage de frontière pour éviter des frais de roaming parfois jusqu’à cent fois supérieurs aux tarifs nationaux.
Des avancées concrètes ont toutefois été enregistrées. Le Botswana et la Namibie ont appliqué une réduction de 60 % des frais d’itinérance entre les deux pays, illustrant qu’une coopération bilatérale peut produire des résultats tangibles. Ce modèle pourrait servir de projet pilote pour la SADC.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement panafricain plus large. Cette semaine, le Liberia a signé un protocole d’accord avec la Côte d’Ivoire et a lancé officiellement des services d’itinérance gratuits avec la Sierra Leone. Ces progrès s’inscrivent dans la politique d’itinérance gratuite promue par la CEDEAO, déjà appliquée depuis 2023 par le Ghana et la Côte d’Ivoire, rejoints par le Bénin, le Togo, la Gambie et le Burkina Faso.
Timothée Manoke, stagiaire