Dans le Nord-Kivu, les tracasseries routières constituent un obstacle majeur pour les expéditions de café et de cacao. S’exprimant en marge de la célébration, le 1er octobre, de la journée internationale de ces deux cultures, le coordonnateur de l’association des exportateurs de la région, Serge Kwiratwiwe, met en lumière la multitude de points de contrôle le long des axes routiers. Ces points de passage représentent autant d’occasions pour les acteurs de la filière de verser des montants indus, ce qui alourdit considérablement leurs charges opérationnelles.
« Il est impossible de parcourir 50 km sans rencontrer au moins quatre barrières, et à chacune, il faut payer d’importantes sommes d’argent. Par exemple, en Ouganda, il faut débourser 80 dollars par tonne pour transporter des marchandises de Mpondwe à Mombasa, alors qu’en RDC, le coût est de 200 à 220 USD », souligne le responsable à la presse.
Pour M. Kwiratwiwe, cette multiplication des barrières vient assombrir un contexte déjà maqué par le mauvais état des routes de dessertes agricoles, le coût élevé du transport et la faible traçabilité.
Alors que les prix du café et du cacao atteignent des niveaux records sur le marché international, les observateurs soulignent que la manière dont les filières tireront profit de cette situation dépendra de la capacité des acteurs à surmonter non seulement les obstacles non tarifaires, mais aussi la récurrente problématique des vols dans les plantations.
Le 20 septembre dernier, le gouvernement provincial, sous la direction de Peter Cirimwami, a d’ailleurs pris un arrêté interdisant la vente et l’achat de cacao en dehors de sites certifiés et uniquement par des planteurs identifiés, dans le but de sécuriser la filière et d’améliorer sa traçabilité.
Il convient de rappeler que la RDC exporte principalement du café robusta, qui représente plus de 70 % de la production totale de fèves du pays.
EO