Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont réunis, lundi 24 mars 2025, pour un deuxième sommet conjoint consacré à la crise sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). À l’issue de cette réunion, tenue par visioconférence, cinq anciens chefs d’État ont été désignés comme facilitateurs du processus de paix.
Il s’agit de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, de l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta, de l’ex-chef d’État sud-africain Kgalema Motlanthe, de l’ancienne présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza et de l’ex-présidente éthiopienne Sahle-Work Zewde. Leur nomination a été effectuée sur la base de critères de genre, de représentation régionale et linguistique, précise le communiqué officiel.
Ce panel de facilitateurs aura pour mission de poursuivre les efforts de dialogue entre les parties en conflit. Cette responsabilité était jusqu’ici assumée par le président angolais João Lourenço, qui a annoncé son retrait afin de se consacrer pleinement aux priorités continentales, alors que l’Angola assure la présidence en exercice de l’Union africaine depuis deux mois.
COMMUNIQUÉ DE LA DEUXIÈME RÉUNION CONJOINTE DU SOMMET DES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DE L’EAC ET DE LA SADC ; TENUE PAR VIDÉOCONFÉRENCE
— SADC Secretariat (@SADC_News) March 24, 2025
24 MARS 2025
Le Sommet conjoint des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de… pic.twitter.com/jiOoNHrKyI
Depuis janvier, les rebelles du M23 ont lancé une offensive dans l’est de la RDC avec le soutien du Rwanda. Ces forces contrôlent aujourd’hui plusieurs zones stratégiques, notamment les villes de Goma et Bukavu. Les initiatives régionales et internationales peinent à mettre fin au conflit.
La semaine dernière, une rencontre inattendue entre le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame s’est tenue au Qatar. Selon le communiqué conjoint publié à l’issue de cette rencontre, « les chefs d’État ont réaffirmé l’engagement de toutes les parties en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel », comme convenu lors du premier sommet conjoint EAC-SADC tenu en février à Dar es Salaam, en Tanzanie.
Le sommet EAC-SADC du 24 mars a également validé une feuille de route précisant les mesures à mettre en œuvre à court, moyen et long terme pour instaurer une paix durable et renforcer la sécurité dans l’est de la RDC. Cette feuille de route n’a pas été rendue publique. On sait simplement que les participants ont exhorté à une mise en œuvre rapide des mesures prévues et demandé aux co-présidents d’organiser un briefing avec les facilitateurs dans la semaine, en collaboration avec l’Union africaine.
Charlène N’dimon, Agence Ecofin
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