Alors que la campagne de vaccination se poursuit, les données communiquées par le ministère de la Santé de la République Démocratique du Congo suggèrent que la réponse gouvernementale à l’épidémie de mpox (également connue sous le nom de variole du singe) commence à porter ses fruits. Pour la semaine s’achevant le 19 octobre 2024, seuls 17 cas sur 688 suspectés ont été confirmés, avec un décès enregistré. Cela représente un taux de létalité de 0,001 4 % parmi les cas confirmés, contre 1,2 % la semaine précédente.
Point de situation Mpox.⁰⁰⁰📊 Le taux de létalité est passé de 1,20 % (S41) à 0,0014 % (S42) cette semaine. Depuis le début de l'épidémie (S1-S34), 35 925 cas suspects ont été signalés, dont 7 534 confirmés et 1 006 décès. La campagne de vaccination se poursuit activement avec… pic.twitter.com/a4L8rymD4X
— Ministère de la Santé RDC 🇨🇩 (@MinSanteDRC) October 22, 2024
Avec l’appui de plusieurs bailleurs de fonds, le pays est parvenu à obtenir des vaccins pour lancer la première campagne de vaccination. Toutefois, les besoins restent nombreux, selon des experts de la Banque mondiale. « Les vaccins disponibles ne couvrent pas plus de 10 % des besoins du pays. Cette situation est la même en termes de besoins de communication et de surveillance à base communautaire », a fait savoir un des experts de cette institution.
Pour faire face à cette crise, le gouvernement avait annoncé une intervention spéciale de 10 millions de dollars, mais les données les plus récentes montrent que seulement 2,5 millions de dollars ont été décaissés. La capacité à contenir la maladie influencera non seulement l’exécution budgétaire du dernier trimestre 2024, mais aussi celle de l’année 2025.
Il faut souligner que le défi avec des maladies comme la mpox réside dans le fait que les vaccins nécessaires, ainsi que la logistique pour les maîtriser, exigent souvent des dépenses importantes, dont une partie en devises, dans un contexte où l’aide internationale tarde souvent à s’organiser. L’expérience de la Covid-19 illustre bien cette situation, lorsque le gouvernement de la RDC avait dû dépasser de 1 348 % les engagements prévus dans le fonds spécial de la santé.
Même si le pays évolue dans un contexte relativement favorable, avec des réserves de change équivalentes à 3,4 mois d’importations et une dette publique extérieure représentant 9,8 % du PIB en 2023, les besoins croissants de la population, les plans ambitieux de développement, ainsi que la situation sécuritaire dans le nord-est du pays, exercent une pression sur le budget. La communauté des bailleurs peut continuer à fournir des ressources complémentaires, mais celles-ci ont toujours été insuffisantes par le passé.
Le recul annoncé de la mpox constitue donc une bonne nouvelle pour l’exécution budgétaire, car il réduit le risque que les fonds destinés à d’autres dépenses importantes, comme l’investissement public, soient réaffectés pour lutter contre la maladie.
Georges Auréole Bamba
Lire aussi :
Projet de loi de finances 2025 : des enjeux susceptibles d’influencer le climat des affaires
Lutte contre le Mpox : un apport de 9,5 millions $ du Fonds mondial annoncé
La RDC a encore besoin de plus de 3 millions de vaccins pour contrer le risque économique du mpox