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Développement des 145 territoires : ce que l’on sait du niveau de réalisation

Développement des 145 territoires : ce que l’on sait du niveau de réalisation

Une revue du Plan de développement local des 145 territoires (PDL 145T) a été menée le 19 septembre 2024 par des représentants de sept ministères : Agriculture, Éducation, Aménagement du Territoire, Santé et Prévoyance sociale, Infrastructures et Travaux publics, Développement rural, ainsi que Finances. Concrètement, cette réunion portait sur « l’évaluation des recommandations issues des deux dernières rencontres du Comité opérationnel national du Programme de développement local des 145 territoires (CONA), avant de les soumettre à la Première ministre », précise le ministère du Plan et de la Coordination de l’aide au développement dans un communiqué publié sur son compte X (ex-Twitter).

Toutefois, la communication est restée discrète sur les détails des avancées constatées. Parmi les recommandations « urgentes » de cette cinquième réunion du CONA, on note d’ailleurs l’importance d’améliorer la communication sur les premiers résultats du projet ainsi que la nécessité d’une revue pour renforcer la gouvernance du programme.

Actuellement, la mise en œuvre du PDL 145T est supervisée par trois institutions. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) supervise l’exécution dans 54 territoires, principalement situés dans les provinces centrales et les régions minières du sud-est de la RDC. La Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF) prend en charge 43 territoires dans la partie ouest du pays, tandis que le Bureau central de coordination (BCeCO) gère 48 territoires dans des zones difficiles comme le Nord-Kivu, l’Ituri et le Haut-Uélé.

Qualité et état d’avancement de la mise en œuvre

Au 31 décembre 2023, les rapports d’intervention du PNUD et de la CFEF sont accessibles. La CFEF rapporte environ 90 réalisations sur son site internet, bien qu’il subsiste des marges de progression. Ainsi, 78,6 % des bâtiments administratifs prévus sont déclarés construits, mais seulement 49 % des centres de santé et 57 % des écoles ont été achevés par rapport aux objectifs initiaux. Au total, 96,7 % des travaux auraient démarré.

Le PNUD, dont l’étude de base a été menée par Daniel Mukoko Samba avant sa nomination comme ministre de l’Économie, affiche un taux d’exécution de 87 %. Cela inclut la construction de 334 écoles, 245 centres de santé et 52 bâtiments administratifs. L’agence onusienne revendique également avoir généré 168,2 millions de dollars de contrats à travers 25 accords d’exécution signés avec des prestataires locaux, incluant 18 entreprises et deux ONG. Elle rapporte également avoir formé près de 800 chefs d’entreprise. Quant au BCeCO, bien que certaines de ses actions soient en cours, un bilan de son action n’est pas accessible publiquement.

Le PDL 145T a été initié par le gouvernement congolais pour répondre aux besoins de développement équilibré à travers la République Démocratique du Congo. Son objectif principal est de fournir des infrastructures et des services de base aux populations des zones souvent négligées, afin de créer des opportunités de croissance et de développement durable. Dans un pays où plus de 60 % des recettes budgétaires sont gérées directement par l’État central, le plan vise à corriger cette centralisation en permettant aux zones locales, qui abritent environ 65 % des 102 millions d’habitants, d’accéder à des infrastructures de développement. Il s’agit d’une adaptation du plan stratégique national pour mieux répondre aux besoins spécifiques des territoires.

Les détails du rapport d’évaluation qui sera soumis à la Première ministre ne sont pas encore publics. Cependant, l’étude de base réalisée pour le PNUD avait déjà mis en lumière les difficultés auxquelles le programme est confronté, notamment les inégalités profondes dans les zones minières et l’enclavement persistant de plusieurs territoires. Il faut dire que les besoins de développement de la RDC dépassent largement les ressources budgétaires disponibles pour financer les dépenses d’investissement public.

Georges Auréole Bamba

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