La British International Investment, institution de financement du développement du gouvernement britannique, a annoncé qu’elle s’engage à investir près de 35 millions de dollars américains dans la construction du nouveau port en eau profonde de Banana, dont la concession est attribuée à DP World de Dubaï. Cet apport est destiné à accélérer la mise en place des infrastructures de cette plateforme dont le développement se fera en 3 phases, pour un investissement global de 1,2 milliard $.
La première phase du projet dont les travaux sont en cours porte sur un investissement de 350 millions $ qui permettra d’ériger un quai de 600 m et 25 hectares d’espace de stockage, pour manutentionner environ 322 000 conteneurs par an. Le port, dont la capacité devrait augmenter progressivement au fil du temps, sera relié à un réseau d’infrastructures logistiques supplémentaires, notamment une zone franche et des voies multimodales pour raccorder facilement les pôles urbains du pays tels que Kinshasa, Boma et Matadi. Ces différentes infrastructures s’imbriqueront dans les autres réseaux routiers et ferroviaires prévus dans le plan national des transports pour établir un système multimodal plus maillé.
Le chantier du port une fois achevé aidera à mettre fin à la dépendance de la République démocratique du Congo vis-à-vis des ports voisins, notamment de Pointe-Noire (République du Congo), de Dar es Salam (Tanzanie) ou de Lobito (Angola), ses principales portes d’entrée maritimes pour l’approvisionnement et le commerce international. L’éloignement de ces ports, qui abritent en même temps la plupart des entrepôts de stockage de chaine logistique de la RDC, impacte en effet grandement la facture des expéditions de minerais, et les coûts de revient des marchandises importées par le pays comme les denrées alimentaires, les vêtements, les produits pharmaceutiques et d’autres biens de consommation. Le nouveau port deviendra par ailleurs une plateforme majeure d’expédition des minerais critiques dont d’importantes réserves mondiales sont concentrées en RDC et en Zambie voisine.
Selon une étude menée par la British International Investment, les gains d’efficacité du projet Banana « devraient aider à réduire le coût du commerce en RDC de 12 %. Son développement permettra la création d’environ 85 000 emplois, d’environ 1,12 milliard USD d’échanges commerciaux supplémentaires et de 429 millions USD d’amélioration des perspectives économiques, ce qui équivaut à une augmentation de 0,65 % du PIB de la RDC ».
Henoc Dossa