D’après le rapport annuel de la banque tanzanienne CRDB, sa filiale en République démocratique du Congo (RDC) a clôturé 2024, sa deuxième année d’activité dans le pays, avec une perte de 6,6 milliards de shillings tanzaniens, soit 2,5 millions de dollars au taux moyen de l’année. Cela représente une augmentation de 57 % par rapport aux pertes enregistrées en 2023. Malgré ces résultats, les dirigeants de la banque restent confiants quant à la croissance future de l’établissement de crédit.
Selon le rapport, ces pertes sont principalement dues à une forte hausse des charges d'exploitation. Bien que la banque ait enregistré une croissance remarquable de ses revenus opérationnels — multipliés par dix pour atteindre 5 millions de dollars en 2024 contre 500 000 dollars en 2023 — cette progression n'a pas suffi à couvrir les dépenses.
Cette situation s’explique par la stratégie d’expansion de la filiale congolaise, qui cherche à s’implanter solidement sur le marché local. Dans cette optique, elle a ouvert une nouvelle agence à Lubumbashi, son siège social et a plus que doublé son effectif dans le pays de 26 à 59 employés en un an.
Malgré les pertes, la banque affiche des indicateurs financiers jugés prometteurs. La marge d’intermédiation a bondi, passant de 643 000 à 2,9 millions de dollars, principalement grâce aux obligations de l'État congolais. Les dépôts clients ont atteint 8,4 millions contre 875 000 dollars un an plus tôt, tandis que le total des actifs s’élève désormais à 70,2 millions contre 46 millions de dollars en 2023.
« Bien que des défis subsistent, nos perspectives à long terme pour le marché congolais restent positives, soutenues par le potentiel économique du pays et l'engagement de la CRDB à renforcer sa base opérationnelle », affirme le PDG du groupe, Abdulmajid M. Nsekela.
CRDB Bank, l’une des principales banques tanzaniennes, a obtenu en mai 2023 l’autorisation d’opérer en RDC. Pour son implantation, l’établissement a fait le choix stratégique d’établir son siège à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, en raison de la proximité géographique et des échanges transfrontaliers avec la Tanzanie.
La banque est détenue à 55 % par sa maison-mère en Tanzanie, tandis que les fonds d’investissement norvégien Norfund et danois IFU en détiennent chacun 22,5 %.
Timothée Manoke, stagiaire