Vendredi dernier, lors du Conseil des ministres, le ministre congolais de l’Économie, Daniel Mukoko Samba, a demandé l’autorisation d’ouvrir des pourparlers avec les banques commerciales du pays. La démarche vise à obtenir un nouveau financement pour faire face à une menace de pénurie des carburants, particulièrement dans l’Ouest du pays.
Le ministre a présenté des données montrant une baisse significative des stocks de plusieurs produits pétroliers finis. Il a ensuite proposé que ce financement suive le même schéma que celui utilisé en début d’année pour restructurer la dette du gouvernement envers les entreprises pétrolières. En effet, au premier trimestre, Equity BCDC, FirstBank, Ecobank et Standard Bank ont été approchées pour mobiliser un financement de 123,5 millions de dollars dans ce sens.
La pénurie de carburants en RDC persiste depuis plusieurs années, avec des stations-service qui signalent régulièrement des difficultés d’approvisionnement. Certaines stations vont jusqu’à rationner leur offre en raison de leur incapacité à se réapprovisionner. Elles disent être limitées par la dette due par l’État engendrée par la subvention des carburants. En mai dernier, le président de l’Association des distributeurs de la RDC, Emery Mbatshi Bope, a indiqué que le gouvernement n’avait réglé qu’environ 30% de cette dette estimée à 400 millions de dollars américains.
La hausse des prix du baril a également conduit les distributeurs à augmenter à plusieurs reprises les prix des carburants à la pompe. Pour remédier à cette situation, le gouvernement a entrepris d’assainir et de rationaliser les subventions pétrolières. Il y a deux ans, il a exclu le secteur de l’aviation internationale des subventions et l’année dernière, il en a fait de même pour le secteur minier.
Les analystes estiment que des mesures supplémentaires sont nécessaires pour que les produits pétroliers finis ne soient plus subventionnés de manière structurelle.
Olivier de Souza