Au cours de la première semaine de septembre, les prix à la consommation en République Démocratique du Congo ont continué d’augmenter, mais à un rythme moins soutenu. Selon les données de la Banque centrale, une hausse de 9,5 % a été enregistrée depuis le début de l’année jusqu’au 6 septembre. En comparaison, sur la même période en 2023, l’augmentation atteignait déjà 17,8 %.
La stabilisation des prix dans le secteur de l’alimentation et des boissons a contribué à ce ralentissement, malgré une légère hausse des tarifs de transport due à la rentrée scolaire, qui génère une demande accrue de déplacements. La composante « logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles », a également progressé, reflétant l’augmentation des prix de l’essence à la pompe et des loyers, les propriétaires attendant toujours plus de rendement de leurs biens immobiliers.
La mesure de l’indice des prix à la consommation et de ses dynamiques reste une tâche complexe sur le plan budgétaire. D’une province à l’autre, de nombreux facteurs peuvent influencer les prix, le principal étant l’absence d’un réseau de communication fiable. Lors d’une récente conférence de presse, Daniel Mukoko Samba, ministre de l’Économie, expliquait que la marge d’intervention du gouvernement sur les prix ne concerne que les 19,7 % que représentent les impôts. Les composantes liées au transport et au taux de change du franc congolais, qui font augmenter le prix final des biens et services, sont plus difficiles à gérer.
Pour des millions de Congolais vivant dans les zones urbaines, cette progression plus lente des prix ne peut être qu’une étape qui, pour le moment, ne change pas grand-chose à leurs difficultés. Que ce soit dans les secteurs formel ou informel, le cumul des hausses a fixé les prix à des niveaux historiquement élevés, alors que dans l’ensemble, les revenus de la majorité des Congolais n’ont pas beaucoup évolué, et pour certains, les charges se sont accrues.
Pour limiter l’inflation, la Banque centrale a augmenté ses taux directeurs en monnaie locale à 25 %. Cette décision a pour conséquence d’augmenter le coût du crédit en francs congolais. Or, même si le dollar est disponible dans tous les guichets du pays, il n’est accessible qu’à une part minime des ménages et des entreprises structurés. L’offre insuffisante de monnaie locale et un accès limité aux dollars, majoritairement vendus par les banques commerciales, limitent certes la demande, mais au prix d’une baisse de la qualité de vie pour certaines composantes de la population.
Georges Auréole Bamba
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