En marge de la Conférence sur le développement durable de Hambourg (HSC), tenue du 7 au 8 octobre 2024, la Première ministre de République démocratique du Congo (RDC), Judith Suminwa Tuluka, a appelé à une juste rémunération des crédits carbone en faveur des pays dotés de massifs forestiers.
« La RDC, pays solution, avec son bassin forestier, tout comme l’Amazonie, sont des poumons verts qui préservent le monde. Nous devons être rétribués à juste valeur pour notre contribution à la lutte contre le réchauffement climatique. Il est temps d’ouvrir une discussion franche sur le prix du carbone. Nous avons fait une alliance stratégique (avec le Brésil et d’Indonésie, NDLR) pour mettre en avant nos forêts tropicales. Il est essentiel que nos voix soient entendues et que les négociations aboutissent à des résultats concrets », a-t-elle expliqué, lors du panel intitulé « Sommet de l’avenir - et après ? ».
La cheffe du gouvernement a par ailleurs mis en avant l’importance des services de compensation des émissions carbone rendus par les écosystèmes forestiers. En effet, avec moins de superficie forestière, les forêts du Bassin du Congo absorbent désormais plus de carbone que celles d’Amazonie et d’Asie du Sud-Est cumulées. Par ailleurs, selon les données de la Banque mondiale, les forêts congolaises sont parmi les rares du globe à séquestrer plus de Co2 qu’elles n’en émettent par an, agissant ainsi comme un puits de carbone net et contribuant à l’élimination de 822 millions de tonnes d’équivalent Co2 par an.
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— Primature de la République Démocratique du Congo (@PrimatureRDC) October 9, 2024
07 octobre 2024 | « La RDC ne préserve pas la nature par gentillesse, elle doit être rétribuée à juste titre », a affirmé la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka à la Conférence sur le développement durable de Hambourg (#HSC). Lors de son… pic.twitter.com/kuJREHeuzw
Dans un tel contexte, la dirigeante indique la nécessité de parvenir au plan mondial à un prix équitable du crédit carbone pour permettre aux pays de tirer pleinement profit de leurs ressources forestières.
L’appel de la Première ministre intervient à quelques semaines du lancement de la 29e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (Cop29) qui se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024. Comme pour les autres sommets, la question financement climatique en faveur des pays africains sera au cœur des débats des délégations.
Alors que 90 % des 22,5 milliards $ de financement de l’action climatique enregistré en Afrique provient d’entités extérieures d’après l’Agence française de développement (AFD), une meilleure valorisation des crédits carbone peut aider les États forestiers à lever des fonds supplémentaires pour l’adaptation aux effets liés aux changements climatiques.
Pour rappel en RDC, la province du Maï-Ndombe a été l’une des premières régions à expérimenter le Programme de réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts, associées à la gestion durable des forêts, la conservation et l’amélioration des stocks de carbone forestier (REDD+).
Espoir Olodo
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