Après avoir reçu 5,9 millions de dollars de fonds publics en 2024 – répartis entre un prêt de 3 millions et une subvention de 2,9 millions de dollars – la Sucrière du Kivu (SUKI), implantée à Kiliba dans le territoire d’Uvira (Sud-Kivu), sollicite de nouveau un appui financier de l’État. L’information émane de l’exposé du ministre du Portefeuille, Jean Lucien Bussa, lors du Conseil des ministres du 4 juillet 2025.
Selon le compte rendu de cette réunion, l’entreprise requiert « l’accompagnement du gouvernement pour l’octroi, à brève échéance, d’un financement indispensable » afin de garantir la campagne agricole 2024-2025. L’objectif est d’éviter la perte de 1 400 hectares de canne à sucre arrivés à maturité et de préserver la continuité opérationnelle de l’usine.
La période de récolte, prévue entre juillet et septembre 2025, est jugée cruciale. Pour éviter toute interruption, le ministre du Portefeuille a également recommandé de renforcer la sécurité du personnel, des équipements et des installations. Il a en outre proposé la désignation d’une équipe intérimaire pour combler le vide laissé par les représentants du groupe Super Group of Companies, l’actionnaire privé de la SUKI.
Le Conseil des ministres a par ailleurs chargé le Conseil supérieur du portefeuille (CSP) et le commissaire aux comptes de conduire un audit complet de l’entreprise. L’évaluation devra porter sur les actifs disponibles, les engagements financiers en cours ainsi que sur la contribution effective de l’actionnaire privé. Cette démarche vise à préparer une restructuration équilibrée du capital, préalable à un éventuel désengagement progressif de l’État, au profit de nouveaux partenaires stratégiques.
Le compte rendu précise que « ce dossier a été adopté » à l’issue des discussions. Toutefois, aucune indication n’a été donnée sur le calendrier de mise en œuvre de ces mesures.
Après plus de vingt ans d’inactivité, la relance de la SUKI a été initiée par le gouvernement congolais. D’après les chiffres communiqués par le ministère de l’Industrie, les 5,9 millions de dollars mobilisés en 2024 ont permis la création de 1 400 emplois directs – sur un objectif de 3 000 – ainsi que l’extension des plantations à 700 hectares.
Boaz Kabeya, stagiaire
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