Depuis le 24 octobre 2024, une maladie « d’origine inconnue » sévit en République démocratique du Congo, apprend-on dans un communiqué du ministère de la Santé. Selon le document, en un mois, cette maladie a déjà causé la mort de 92 personnes, dont une majorité d’enfants âgés de moins de 15 ans, pour un total de 376 cas recensés.
Pour l’instant localisée dans la zone de Panzi, à quelque 700 km au sud-est de Kinshasa, elle présente des symptômes similaires à ceux d’une grippe : fièvre, maux de tête, écoulement nasal, toux, difficulté respiratoire et anémie. Cependant, des spécialistes estiment qu’il ne s’agirait pas du Covid. « Le taux de mortalité, qui est autour de 8 %, nous fait penser que ce ne serait pas le Covid », a expliqué le ministre de la Santé publique, Samuel Roger Kamba (photo), lors d’une conférence de presse le 5 décembre dernier.
Pour faire face à cette « situation préoccupante », le ministère de la Santé publique, qui se dit en « alerte maximale », affirme avoir dépêché une équipe d’intervention rapide dans la zone affectée. Cette équipe, composée d’agents de l’Institut national de la santé publique (INSP) et du Centre des opérations d’urgence de la santé publique (COUSP), est chargée d’assurer la prise en charge immédiate des cas signalés, de réaliser des prélèvements d’échantillons auprès des patients pour analyse en laboratoire, et de mener des investigations approfondies sur le terrain afin d’identifier la nature de la maladie.
Ce déploiement nécessite des moyens financiers, ce qui devrait exercer une pression supplémentaire sur les finances publiques, déjà impactées notamment par la lutte contre le virus du Mpox, ex-variole du singe, avec plus de 1 000 morts recensés. Cette pression résulte du fait que l’État est contraint d’utiliser des fonds destinés à d’autres dépenses pour faire face à cette situation difficile à prévoir. L’expérience de la Covid-19 illustre bien ce défi. En effet, cette pandémie avait entraîné une augmentation de 1 348 % des dépenses prévues dans le fonds spécial de la santé.
De tels phénomènes exercent également des pressions sur les avoirs en devises de la RDC, puisque l’essentiel du matériel, des médicaments ou des vaccins utilisés pour y faire face est généralement importé. Il faut savoir que pour acheter à l’extérieur, un pays a besoin de posséder la monnaie acceptée dans le territoire où les achats sont effectués, une monnaie généralement obtenue soit en vendant un bien ou un service à l’extérieur, soit en s’endettant ou en achetant la devise en question.
Pierre Mukoko
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