La Banque africaine de développement (BAD) poursuit les travaux préparatoires en vue de la construction d’un pont sur la rivière Oubangui, destiné à relier la ville de Zongo, en République démocratique du Congo (RDC), à Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA). En mission sur le site le 3 juillet 2025 aux côtés d’une délégation de la BAD, le chef de la cellule infrastructures, Billy Tshibambe, a annoncé que le financement du projet, encore en phase de structuration technique, juridique et institutionnelle, devrait faire l’objet d’un accord formel en 2026.
La construction de ce pont s’inscrit dans le cadre d’un projet multinational coordonné par la BAD. Il comprend également l’aménagement des chaînons manquants des corridors routiers Bangui (RCA) – Kisangani (RDC) – Kampala (Ouganda) et Kisangani – Bujumbura (Burundi). Ce projet, adossé à l’axe stratégique de la Transafricaine TAH n°8 (Lagos–Mombasa), intègre également des mesures de facilitation du commerce et du transit, ainsi que l’installation de postes de contrôle unique aux frontières.
Les études préparatoires de ces différents volets sont estimées à 3,1 millions de dollars. Elles auraient dû s’achever en juin 2024. Pour la construction du pont, y compris son raccordement aux réseaux routiers existants, il est prévu de finaliser les études d’avant-projet sommaire (APS), les avant-projets détaillés (APD), les dossiers d’appel d’offres (DAO) pour la sélection des entreprises, ainsi que la désignation des bureaux de contrôle des travaux.
Concernant les chaînons manquants des corridors routiers précités, les APS devront également être réalisés. Une étude de facilitation des transports, du commerce et du transit est aussi prévue sur ces axes, incluant la construction de postes de contrôle frontaliers (PCUFs) entre la RDC, la RCA, le Burundi et l’Ouganda. Un programme de sécurité routière et de préservation du patrimoine routier est également envisagé.
À ce stade, les différentes parties prenantes – RDC, RCA, Burundi et Ouganda – attendent la finalisation des études techniques et environnementales avant toute mobilisation de fonds. Un comité de pilotage sera institué pour le suivi du projet, en coordination avec les ministères sectoriels concernés, notamment celui de l’Aménagement du territoire en RDC.
Ce projet s’inscrit aussi dans une autre dynamique enclenchée en juin 2024, avec la signature d’une lettre d’intention entre le gouvernement congolais, l’Union européenne, la France et plusieurs partenaires techniques, en vue du développement du corridor africain n°6 (Akula–Gemena–Zongo–Bangui). Ce corridor de plus de 400 km vise à désenclaver la région du Grand Équateur et à renforcer la connectivité commerciale entre la RDC et la RCA.
Boaz Kabeya, stagiaire
Lire aussi :
La RDC s’intéresse au port de Kribi pour désenclaver le nord du pays