L’ambassadrice de Belgique en République Démocratique du Congo (RDC), Roxanne de Bilderbing, a rencontré, le 2 octobre 2024, le ministre Jean-Lucien Bussa, en charge des entreprises publiques. Au cours de cet entretien, la diplomate a été informée du projet gouvernemental visant à améliorer la gouvernance, la gestion et la stratégie des entreprises publiques.
« La réforme des entreprises publiques est fondamentale pour soutenir la croissance économique du pays », a-t-elle souligné à l’issue de la rencontre, exprimant ainsi l’intérêt de la Belgique à ce processus.
Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement en mai dernier, ce ministère s’est distingué par son activité intense. Le ministre Bussa a rapidement dû relever deux défis majeurs : les attaques judiciaires visant les sociétés d’État et l’amélioration de leurs performances opérationnelles.
« Les saisies répétées des comptes de ces entreprises ont eu des conséquences désastreuses sur le plan économique et social », a rappelé le ministre lors d’une conférence-débat organisée le 26 septembre 2024. Cet événement était centré sur le décret relatif à la sécurisation des biens des entreprises publiques, une mesure clé pour protéger ces entités contre les prédations financières.
Le ministre a également veillé à l’application du décret de juillet 2008, qui impose à tout dirigeant d’une société contrôlée par l’État de signer un contrat définissant la durée de son mandat, ainsi que ses droits et obligations.
La réforme des entreprises publiques est fondamentale pour soutenir la croissance économique du pays.
— Roxane de Bilderling (@DebilderlingR) October 3, 2024
Le ministre @JLBussa m’a expliqué les mesures qu’il compte mettre en place pour améliorer la gouvernance, la bonne gestion et la vision stratégique pour ces entreprises.
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Bien que tous les axes de réforme n’aient pas encore été dévoilés, l’objectif reste clair : redonner aux entreprises publiques leur rôle de moteur du développement économique de la RDC. Cependant, le chemin à parcourir demeure considérable.
Selon une étude publiée en 2022 par le Conseil supérieur du portefeuille, les entreprises publiques jouent un rôle crucial dans l’économie congolaise. À la fin de 2021, leur valeur comptable atteignait 14,3 milliards de dollars, soit environ 26,14 % du PIB du pays à l’époque, en baisse par rapport au ratio de 29,6 % enregistré en 2020.
Néanmoins, la dette accumulée par ces sociétés dépasse souvent la valeur de leurs actifs, et leurs résultats d’exploitation insuffisants limitent leur capacité à rembourser leurs créanciers. De plus, ces entreprises sont confrontées à d’importants défis de trésorerie. En 2024, leurs besoins en financement à court terme étaient estimés à près d’un milliards de dollars.
La coopération avec la Belgique, partenaire historique, pourrait jouer un rôle clé dans la relance de ces entreprises, notamment en apportant des solutions à court terme pour améliorer les infrastructures de production.
Il existe des opportunités pour réduire le déficit du secteur public, notamment par la titrisation de la dette et la mise en place de plans de restructuration à long terme en collaboration avec le secteur financier. Des initiatives similaires ont été menées avec succès au Cameroun, où les dettes de sociétés publiques comme AES Sonel (électricité) et Sonara (raffinage de pétrole) ont été restructurées, permettant notamment d’obtenir des maturités plus longues.
Georges Auréole Bamba