En visite au poste Haute tension de Funa, le 20 octobre 2024, le directeur général de la Société nationale d'électricité (SNEL), Fabrice Lusinde, a annoncé le rétablissement progressif de l'électricité à Kinshasa après une série de coupures.
« Hier à 7 heures, il y avait de l'eau partout. Ce matin à 6h20, il restait encore 10 centimètres d'eau. Il est maintenant 17h30, et nous sommes prêts à remettre en service le transformateur numéro 1. Cela signifie qu'en moins de 48 heures, nous serons capables de reprendre l’exploitation normale (du poste de Funa, NDLR) », a-t-il déclaré.
Le poste Funa a été volontairement mis hors tension après avoir été inondé suite aux pluies diluviennes du 19 octobre à Kinshasa, privant près de deux millions de Kinois d’électricité. Ce poste, équipé de deux transformateurs, alimente en effet plusieurs quartiers de la ville. Il s'agit notamment d'une partie des communes de Gombe, Lingwala, Barumbu, Kinshasa, Kalamu, Bumbu, Selembao, Makala, ainsi que des communes de Lemba et Masina, sans oublier la zone industrielle de Limete.
Fabrice Lusinde a expliqué que la cause de l’inondation de cette infrastructure de transport est l’obstruction par les constructions urbaines du lit de la rivière Kalamu, un affluent du fleuve Congo. Il a assuré qu’un projet conduit par le ministère des Ressources Hydroélectriques et de l'Électricité est en préparation pour libérer le lit de ce cours d’eau.
« Le temps d'indisponibilité ayant été réduit, le transfo numéro 1 devrait déjà être remis en service » pour rétablir l'électricité dans plusieurs quartiers de Kinshasa qui sont encore dans le noir, rassure le DG de la SNEL, à l'issue de la visite du poste de la Funa, inondé… pic.twitter.com/as04ocReFQ
— TOP CONGO FM (@TopCongo) October 20, 2024
Avant les coupures intervenues suite aux pluies diluviennes de samedi, certains quartiers comme Huilerie, situé non loin du quartier des affaires de la Gombe et abritant le centre de formation de la police étaient déjà sans électricité depuis plusieurs jours.
Selon l’Agence de régulation du secteur, les puissances installées et disponibles d’électricité n’ont pas beaucoup évolué depuis 2021. De plus, les infrastructures de transport et de distribution ne sont toujours pas en bon état. Face à cette situation, de nombreux ménages et entreprises sont contraints de recourir à des groupes électrogènes pour assurer leur approvisionnement en électricité, une solution malheureusement inaccessible à tous.
Au-delà de sa mission principale de distribution d'électricité, la SNEL est la plus importante entreprise du portefeuille de l'État. Selon un récent rapport gouvernemental et les déclarations du ministre Jacques-Lucien Bussa, en charge du secteur, toutes ces entités doivent faire l'objet d'une restructuration pour améliorer leur efficacité.
Georges Auréole Bamba
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